Voici quelquechose de très simple à réaliser dans vos dégustations :
- Penchez légèrement le verre de vin sur une surface blanche
- Placez vos doigts entre le verre et la surface blanche
- Observez vos doigts à travers le verre
En fonction de l’intensité colorante de la robe, vous distinguerez plus ou moins vos doigts :
- Chez certains vins rouges à la robe pâle, vous distinguerez chaque détail…
- D’autres fois, la robe sera totalement opaque
Le même constat est à faire dans le cas du vin blanc : l’intensité peut être pâle comme de l’eau, ou au contraire orangée et soutenue. Cette observation rapide vous révèle pourtant des indices essentiels sur le vin dégusté ! C’est ce que vous allez voir tout de suite …
Les 4 techniques que vous devez connaître pour interpréter l’intensité colorante de la robe (pâle, foncé)
Déguster un vin à l’aveugle, c’est un peu comme mener une enquête : Vous allez décrypter des indices, les interpréter, pour mieux connaître le vin.
Notre enquête commence par l’observation de la robe … Au passage, si les étapes de la dégustation du vin ne sont pas claires pour vous, vous les retrouverez dans le guide « comment déguster le vin » que vous pouvez télécharger gratuitement sur cette page.
Bien.
Comme je vous le disais en introduction, nous allons nous attarder dans cet article sur l’intensité colorante. Vous pouvez l’évaluer facilement en plaçant vos doigts derrière le verre.
Sachez que 4 facteurs jouent sur cette intensité :
- Le cépage
- L’âge du vin
- La maturité
- La vinification
Attention : vous n’allez pas attacher la même importance à chacun de ces facteurs, selon que vous dégustiez un vin blanc ou un vin rouge.
D’autre part, votre interprétation va changer en fonction du type de vin !
C’est ce que nous allons voir ci-dessous, en décryptant tour à tour chacun de ces facteurs. Au final, vous aurez 4 techniques simples pour mieux décrypter votre vin.
Technique 1 : Faites le lien entre l’intensité de la robe et … le cépage
Cette 1ère technique d’interprétation est valable dans le cas du vin rouge.
Petit rappel : la couleur du vin rouge provient de la macération « peau du raisin + jus », faite au cours de la vinification. C’est cette macération qui extrait les pigments colorants contenus dans la peau.
Le vin sera plus ou moins foncé, en fonction de la « quantité de couleur » contenue dans la peau. Logique et intuitif, non ?
Nous pouvons dire :
- S’il y a beaucoup de peau et peu de jus, votre vin sera foncé.
- S’il y a peu de peau et beaucoup de jus, le vin sera pâle. Le rapport jus/peau détermine l’intensité colorante.
Or certains cépages, ou type de raisin, ont un rapport jus/peau en faveur de la peau, d’autre en faveur du jus !
Le schéma ci-dessous vous donne une idée des cépages et des intensités attendues :
Technique 2 : Faites le lien entre l’intensité de la robe et … la maturité du raisin
Cette 2ème technique d’interprétation est valable dans le cas du vin rouge ET du vin blanc.
Grâce au soleil et à la chaleur, le raisin mûrit.
- Son jus devient sucré, et perd son acidité : c’est la maturité alcoolique, celle de la « partie liquide » du raisin
- Sa peau mûrit, la couleur devient plus soutenue, tanins et précurseurs d’arômes gagnent en maturité : c’est la maturité phénolique, celle de la « partie solide » du raisin.
Lisez 3 effets pour comprendre l’effet millésime pour tout savoir sur la maturité du raisin !
Le soleil favorise une bonne maturité, le raisin se concentre en sucre et en couleur.
A l’extrême, une surmaturité concentre le raisin en sucre. Ce raisin en surmaturité permet d’obtenir des vins moelleux.
Avez-vous déjà observé l’intensité d’un vin blanc moelleux ? La robe foncée est caractéristique de cette maturité.
Ainsi, voilà ce qu’il vous faut retenir :
- Pour un même cépage, un climat ensoleillé aura tendance à donner des vins plus foncés.
- A l’extrême, un vin moelleux (issus de raisin en surmaturité) présentera une robe foncée
Technique 3 : Faites le lien entre l’intensité de la robe et … la vinification
Cette 3ème technique d’interprétation est valable dans le cas du vin rouge.
La vinification, vous vous souvenez ? Elle désigne les opérations qui transforme le jus de raisin en vin.
Si vous effectuez une longue macération entre les peaux et le jus, vous allez logiquement extraire plus de pigments colorants… Tout comme le thé que vous laissez infuser 10 minutes au lieu de 30 secondes !
Plus l’infusion dure, plus la couleur est soutenue.
Voilà ce qu’il faut retenir : Pour un même cépage, l’intensité colorante du vin peut varier en fonction de la macération (sa durée, sa température).
Technique 4 : Faire le lien entre l’intensité de la robe et … l’âge du vin
Cette 3ème technique d’interprétation est valable dans le cas du vin blanc. Cependant, elle peut révéler certains indices pour le vin rouge, vous allez voir cela tout de suite …
Au cours du temps, le vin vieillit dans votre cave. C’est l’oxygène qui fait évoluer votre vin. Cette oxydation fait évoluer le vin blanc vers des nuances orangées.
Et en ce qui concerne le vin rouge ?
Le vieillissement a un effet différent sur le vin rouge. Dans ce cas, les tanins du vin rouge se combinent aux pigments colorants.
Au fil du temps, une « pâte rouge » se forme en fond de bouteille. Il s’agit d’un dépôt de tanins+pigments colorants.
Cela signifie qu‘au cours du temps, le vin rouge va « perdre » ses pigments colorants, il va avoir tendance à devenir plus pâle ! Et oui, c’est le phénomène inverse que celui constaté pour le vin blanc.
Le vin blanc devient plus foncé en vieillissant, tandis que le vin rouge devient plus pâle !
Attention cependant : l’observation est beaucoup moins nette dans le cas du vin rouge. C’est pourquoi je vous recommande d’utiliser cette 4ème technique pour le vin blanc uniquement.
Comment faire en pratique dans vos dégustations ?
Si vous dégustez un vin rouge, je vous recommande d’observer l’intensité colorante et de faire avec le lien avec (dans cette ordre)
- le cépage
- la maturité
- la vinification
Si vous dégustez un vin blanc, je vous recommande d’observer l’intensité colorante et de faire avec le lien avec (dans cette ordre)
- la maturité (et donc éventuellement le taux de sucre : vin sec ou moelleux)
- l’âge du vin