Avez-vous déjà fait l’expérience de DÉGUSTER un vin dans un verre opaque ?
Vous savez, je fais référence à ces verres noirs qui vous privent complètement de la phase visuelle.
En clair, une étape complète de la dégustation passe à la trappe !
Il vous reste donc 2 phases pour décrire le vin :
– la phase olfactive, pour caractériser les arômes
– la phase gustative, pour caractériser l’équilibre en bouche (entre les tanins / acidité / onctuosité), mais aussi les arômes en rétro-olfaction, et la longueur en bouche.
Mais là, en perdant la phase visuelle, il faut reconnaître en toute humilité que décrire le vin est … beaucoup plus compliqué.
On a souvent plus de mal à nommer les arômes, et à se prononcer sur le niveau de tanin et d’acidité.
Si vous ne me croyez, faîtes donc l’expérience !
J’ai même mis à l’épreuve quelques dégustateurs chevronnés, et je vous assure que ça m’a fait penser à cette phrase de Frédéric Brochet (vigneron et « homme de science ») :
« Dans la dégustation, tout est dans la tête »
Pour s’en sortir au mieux dans cet exercice, voilà les 3 règles à suivre :
1/ Faîtes confiance à la 1ère sensation perçue dans le nez du vin.
Demandez-vous : Est-ce que je ressens plutôt des arômes qui évoquent le fruit acide, ou le fruit mûr ?
- Le fruit acide peut signifier « vin issu d’un climat frais »
- Le fruit mûr peut signifier « vin issu d’un climat plus clément»
Je dis bien « peut signifier », car on parle d’interprétation à l’aveugle de sensation perçues au nez.
Donc ne nous enflammons pas trop, le vin est trop complexe pour en tirer des conclusions hâtives !
Mais cela vous donne néanmoins des pistes sur le vin.
2/ En bouche, concentrez-vous sur chacun des axes du profil gustatif.
Un par Un.
Demandez-vous : Quel est le niveau d’acidité ? quel est le niveau d’onctuosité ? (Cette sensation de gras apportée par l’alcool, le sucre).
3/ Enfin, demandez-vous : Ai-je la sensation que ma langue «accroche» au palais ?
Ce côté râpeux est apporté par les tanins du vin.
Ils sont propres au vin ROUGE, car ce sont principalement les peaux de la baie de raisin qui les apportent. (Et je vous rappelle que pour faire du vin rouge, on met les peaux en contact avec le jus pour transmettre la couleur).
En dégustant dans des verres noirs, je constate qu’on a plus de mal à évaluer le niveau de tanins.
Ce qui semble absurde : Les tanins, c’est la BOUCHE qui les évalue !
Mais là encore, on a tendance à corréler l’intensité colorante du vin au niveau de tanins.
Pour un vin rouge très foncé on s’ATTEND à percevoir plus de tanins.
Car finalement, la couleur et les tanins proviennent de la même source : la PEAU de la baie.
Et donc, sans repère visuel, on a plus de mal à évaluer les tanins.
En dégustation, c’est important de se mettre à l’épreuve régulièrement.
De se tester à l’aveugle (= sans voir l’étiquette du vin).
Alors la prochaine fois, faites l’expérience de déguster dans des verres noirs…. Et tenez-moi au courant !
J’ai hâte de connaître votre retour.
Et pour rendre cet exercice plus facile, c’est ici que ça se passe.
Derrière ce lien, vous apprendrez les techniques pour mieux déguster au travers des cours.
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