Amateur de Champagne, ceci est pour vous ! Dans quel verre servez-vous votre Champagne ?
Flûte, coupe, verre de dégustation, … ? Je ne parle pas du verre moutarde ou du gobelet en plastique, nous sommes entre gens sérieux 🙂
Le choix du verre est PRIMORDIAL, car il joue sur la perception des vins que vous dégustez. Ce que vous allez découvrir ici, ce sont les clés pour profiter au mieux de votre Champagne à chaque étape de la dégustation.
Avant toute chose, répondez à cette question : Qu’est ce qui fait la particularité du Champagne, en terme de style de vin ?
La réponse: les bulles, tout simplement ! Or, les bulles ont un rôle considérable dans la dégustation du Champagne.
Elles jouent en effet sur 2 niveaux :
- l’aspect olfactif
- l’aspect gustatif
Avant de parler du choix du verre, il vous faut impérativement comprendre cela… Car en comprenant cela, le choix du verre s’imposera de lui même, vous verrez.
Ce que les bulles apportent dans la dégustation
Au niveau du nez
Les arômes sont des molécules volatiles : Elles « volent« , du verre jusqu’à votre nez. Et ces molécules ont une propriété toute particulière : Elles s’accrochent aux bulles de Champagne.
Pourquoi ?
Et bien, les arômes sont dits tensioactifs. Pour faire simple, cela signifie qu’une partie de la molécule aime l’eau (hydrophile), et l’autre n’aime pas l’eau (hydrophobe).
Vous allez donc avoir vos arômes qui vont s’accrocher à la fois :
- aux bulles (au gaz), pour la partie hydrophobe
- à l’eau, pour la partie hydrophile
Vous voyez l’idée : Les arômes prennent l’ascenseur pour monter en haut de votre verre. L’ascenseur, c’est la bulle.
Voilà pourquoi les bulles sont essentielles pour la PERCEPTION des arômes : Elles aident les arômes à s’élever vers la surface du verre.
Vous allez percevoir certains arômes grâce à l’effervescence !
Mais les bulles ne jouent pas seulement sur la diffusion des arômes …
Au niveau de la bouche
Vous pouvez évaluer l’effervescence en bouche : La quantité de bulles que vous ressentez sur la langue, est plus ou moins abondante.
En dégustation, je dirai que les bulles apportent de la « fraîcheur« .
Bon, c’est bien joli, mais qu’entend-je par « fraîcheur » ?
Et bien, retenez que la fraîcheur est liée à l’acidité du vin : L’acidité crée une salivation fluide, et rafraîchit la bouche. (Alors que l’onctuosité crée une salivation grasse, et « réchauffe » la bouche).
Les BULLES contribuent à la sensation de fraîcheur, et RENFORCE l’acidité perçue dans le vin.
Pour aller plus loin, sachez qu’un Champagne qui manque d’effervescence pourra vous paraître un peu lourd.
Voilà pourquoi les bulles sont importantes, non seulement pour les arômes (voir plus haut), mais aussi pour la fraîcheur en bouche.
Alors, quel verre choisir ?
D’après ce que nous venons de voir, le verre de Champagne devra impérativement PRESERVER l’effervescence, puisque c’est un composant clé de la dégustation du Champagne.
Nous pouvons donc d’emblée éliminer la coupe !
Pourquoi ? Tout simplement parce que son large buvant offre une grande surface de contact vin/air, qui précipite la DIFFUSION du CO2 !
Sans compter qu’il est très facile de renverser du Champagne quand le rapport « ouverture du verre » / « volume du verre » est si grand..
Et que pensez de la flûte ?
Là, c’est nettement mieux ! La forme élancée et étroite est IDEALE pour préserver l’effervescence. C’est exactement le contraire de la coupe en terme d’effet !
Et pourtant, j’ai une préférence pour le verre de dégustation tulipe, de type INAO.
Bien sûr, le buvant est plus large, et le CO2 se diffuse plus facilement. Mais la perception des arômes est largement facilitée. D’autant plus que la forme tulipe concentre les arômes. Elle facilite le travail du dégustateur !
C’est donc ce verre que je vous conseillerai. Si vous n’êtes pas convaincu, faîtes donc le test.
Il n’y a rien de mieux pour vous convaincre 🙂
Attention aux traces de doigts dans le verre !
Non, ce n’est pas parce qu’elles sont peu esthétiques .. (quoique…). Mais ces traces enlèvent un peu au plaisir visuel de la dégustation du Champagne, en favorisant les « grosses bulles » (alors qu’on recherche les « bulles fines », au détriment de ces « bulles grossières »).
En effet, la graisse laissée par vos doigts n’aime pas l’eau (elle est hydrophobe, souvenez vous). Du coup, les bulles de Champagne s’y accrochent … Jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment grosses pour remonter en surface !
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